SERIE

Poldark – Debbie Horsfield

Cornouailles, fin XVIIIe. Le Capitaine Ross Poldark revient sur ses terres après s’être engagé dans la guerre d’indépendance, impatient de retrouver sa promise, Elizabeth. Mais beaucoup de choses ont changé durant son absence : son père est décédé, laissant la propriété et la mine familiales à l’abandon, tandis qu’Elizabeth, persuadée de la mort de son bien-aimé, a épousé le cousin de ce dernier, Francis Poldark. Loin de se laisser aller au désespoir, Ross entreprend la reconstruction, pierre par pierre, de son héritage déclinant. Un projet qui ne sera pas sans rebondissement et où il n’aura de cesse de démontrer son hardiesse et sa profonde humanité.


Je me suis lancée dans cette série, inspirée des romans de Winston Graham, un peu par hasard, attirée par cette époque que je savoure continuellement à travers mes lectures, et cette promesse de romance mêlée à des péripéties. Une promesse largement tenue. La série est une véritable immersion dans les moeurs anglaises de la fin du XVIIIe siècle. Les convenances sociales, la lutte des classes et les manigances portent le récit, qui reste fluide et captivant durant cinq saisons, malgré certaines répétitions. On retrouve aussi, au fil des épisodes, les grandes problématiques de ce siècle, comme la crise du marché du minerai, la famine et la guerre contre Napoléon Bonaparte. Ce pan historique, s’allie avantageusement avec la romance. Cette dernière, loin d’être un prétexte à la niaiserie, reste ancrée dans le réel. L’amour se voit en effet souvent contrarié, malmené et ne triomphe pas toujours. Seul romantique triomphant, les paysages de Cornouailles, régulièrement mis en valeur en plan large, qui sont d’une beauté à couper le souffle, rappelant les peintures de Caspar David Friedrich (Le voyageur contemplant une mer de nuages).

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Le jeu des personnages est quant à lui juste et convaincant. Aidan Turner (Le Hobbit) incarne à la perfection le personnage de Ross Poldark, inflexible dans son honneur et sa droiture, animé par sa fougue et sa colère. Le jeu d’Eleanor Tomlinson (Alice au pays des Merveilles), incarnant Demelza, est également remarquable. Son personnage, qui figure l’ascension sociale, se différencie des autres femmes de la série, par son appartenance à la classe ouvrière, qui lui confère une grande indépendance ainsi que par sa complémentarité avec son époux. Les autres personnages de la série restent dans la même lignée, devevant plus complexes saison après saison et proposant, par leur diversité, une véritable fresque historique.

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La série Poldark est donc en somme une belle réussite, qui s’inscrit dans la longue tradition des productions anglaises, en costumes d’époque.

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