LIVRE

Le Comte de Monte – Cristo – Alexandre Dumas

L’été touche à sa fin et avec lui les moments de lectures paisibles loin de l’effervescence du quotidien. Pour autant, j’ai réussi à faire perdurer la magie estivale avec un récit qui m’a fait voyager aux quatre coins du monde : Le comte de Monte-Cristo par Alexandre Dumas. Je n’avais jamais eu l’occasion de me plonger dans ce roman au cours de mes études littéraires et je suis finalement ravie de l’avoir découvert dans le cadre d’une lecture d’été, durant laquelle j’ai pu me laisser pleinement porter par l’écriture de Dumas.


L’histoire se passe en 1815 dans un contexte politique pour le moins tendu : Louis XVIII revient au pouvoir après la défaite de Napoléon, exilé à L’île d’Elbe. Edmond Dantès jeune marin âgé de dix-neuf ans, débarque au port de Marseille à bord du navire Le Pharaon, dont il est devenu le capitaine par procuration à la suite de la mort du capitaine Leclère durant la traversée. À son arrivée, Pierre Morrel le propriétaire du bateau, l’accueille chaleureusement et lui promet le poste. Cette promotion comble le jeune marin qui rêve d’épouser la belle catalane Mercédès et peut enfin convoler en justes noces. Sa réussite suscite rapidement de nombreuses jalousies dont celle de Danglars le comptable du Pharaon, qui souhaitait devenir capitaine et celle de Fernand Mondego cousin de Mercédès, qui voit son amour pour la jeune femme sans cesse repoussé. Les deux envieux vont s’allier afin de réduire à néant le bonheur de Dantès. Le jour de ses noces, le marin se voit arrêter sous le motif d’être un partisan de Bonaparte et est enfermé au Château d’If. Le jeune homme reste emprisonné pendant quatorze années. Durant sa captivité il fait la rencontre de l’abbé Faria, un éminent savant italien, qui l’instruit et lui transmet son immense savoir, ainsi qu’un trésor caché dans l’Ile de Montecristo. Grâce à lui, Dantès va également élucider le mystère de son emprisonnement dont il ignorait jusque-là la cause et se promet de se venger de chacune des personnes qui l’ont dénoncé. Il réussit finalement à s’échapper du Château d’If et à récupérer le trésor. Il va mettre à contribution cette nouvelle richesse au service de sa vengeance savamment orchestrée. Il devient le Comte de Monte-Cristo.


J’ai littéralement adoré Le Comte de Monte – Cristo, qui est rentré dans le Top 5 de mes livres préférés. De prime abord, le roman peut effrayer avec ses deux tomes imposants, mais dès les premières pages, la fluidité de l’écriture de Dumas met fin à cette première impression.

Le récit reste très attaché au réalisme par son contexte historique mais également par la critique sociale qui reste centrale. La société de l’époque qu’elle soit aristocratique ou populaire  y est dépeinte dans toute sa complexité  et permet à l’auteur d’exploiter le très large panel des émotions humaines. Néanmoins, en dépit du réalisme, Dumas multiplie les références à des genres plus fantastiques tels que les contes des mille et une nuits. Cette irruption des récits orientaux apporte une incommensurable richesse aux descriptions, qui nous font basculer dans le merveilleux et le surnaturel. Elle joue également un rôle majeur dans la construction du personnage du Comte de Monte-Cristo, qui est décrit souvent au sein de luxueux décors, fruits de son  excentricité et devient lui-même, au contact de cette extraordinaire opulence, un être fabuleux. Ce caractère exceptionnel se retrouve dans sa vengeance qui devient le lieu de tous les possibles. Le Comte élabore de nombreuses stratégies, plus ingénieuses les unes que les autres. Les péripéties qui en émanent, sont magistralement bien menées par l’écrivain qui nous maintient en haleine jusqu’à la dernière page. Dumas réussit à composer un récit cohérent autour du sentiment de vengeance d’un individu tout en multipliant les intrigues, il est donc impossible de s’ennuyer.


Ce roman est également empreint d’une très grande humanité. La vengeance anime, submerge, enflamme le personnage du Comte de Monte-Cristo, mais ce dernier n’en reste pas moins profondément attachant, au point que le lecteur s’accorde avec la pensée du personnage, ce qui le conduit à excuser certains de ses châtiments. Il y a aussi toute une réflexion autour du sentiment de la vengeance : un être humain a t-il la légitimité pour se substituer à la sentence divine ? La vengeance peut-elle être positive et salvatrice ? Où condamne t-elle celui qui la ressent ? Cette part plus philosophique est omniprésente dans l’écriture de Dumas, qui bien que peut-être trop XIXe pour certains lecteurs, est sublime et s’élève souvent au rang des maximes intemporelles.

« Insensé, dit-il, le jour où j’avais résolu de me venger, de ne pas m’être arraché le coeur ! »

« Tu as passé à envier la moitié d’une vie que tu pouvais passer à acquérir. »

« Les hommes vraiment généreux sont toujours prêts à devenir compatissants, lorsque le malheur de leur ennemi dépasse les limites de leur haine »

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