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Rapport de stage – Mon expérience à la Dépêche du Midi

Dans le cadre de mes études en école de journalisme, j’ai réalisé un stage d’une durée de 4 mois au sein de la Dépêche du Midi (édition du Tarn). Une expérience en tout point enrichissante dont je vais tenter de vous faire part dans les pages qui suivent. 


La Dépêche du Midi, toute une histoire !

Le quotidien régional La Dépêche du Midi fête, cette année, ses 150 ans. L’occasion parfaite pour faire une brève présentation du journal et revenir sur les moments qui ont marqué son histoire. 

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Une du 12 novembre 1918, lendemain de l’armistice /Photo DDM Archives

2 octobre 1870. La première Dépêche sort de l’imprimerie Sirven dans le contexte de la proclamation de la République. Son nom « La Dépêche » reflète sa vocation première qui était de publier les dépêches provenant de la guerre engagée contre la Prusse. A la fin du conflit, le journal perdure et fait son entrée dans la IIIe République. Il est aujourd’hui le troisième plus ancien titre toujours publié derrière Le Figaro et Le Progrès. La Dépêche couvre les grands moments de l’Histoire de France : les lois sur l’Ecole et la Presse en 1881, la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, en passant par l’Affaire Dreyfus en 1894 et la mort de Victor Hugo en 1885.

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La Dépêche sort de l’imprimerie au XXe siècle / Photo DDM archives

« Le journal de la démocratie »

C’est durant l’entre-deux guerres que survient l’âge d’or de La Dépêche. Le journal étend son influence et apporte son soutient aux gouvernements orientés à Gauche. Mais pendant la seconde guerre mondiale, le quotidien tombe sous la direction des collaborationnistes.  À la Libération en 1944, il est  interdit de publication à cause de cette collaboration. Il ressort en 1947, sous le nouveau nom de La Dépêche du Midi.

Edité à Toulouse, La Dépêche est, depuis sa création, intrinsèquement liée à la Gauche. En 1887, Jean Jaurès y écrit ses premiers articles aux côtés de Georges Clemenceau. « Le journal de la démocratie » devient une tribune pour beaucoup de penseurs et hommes politiques de Gauche comme Camille Pelletan et Raymond Poincaré. Une tendance politique qui se confirme avec l’arrivée de Jean Baylet à la direction du journal en 1947 et le soutient qu’apporte le quotidien à François Mitterand durant la présidentielle de 1965.

La famille Baylet aux commandes

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Evelyne-Jean Baylet reprend la direction du journal en 1959, à la mort de son époux / Photo DDM Archives

À la mort de Jean Baylet, c’est sa femme, Evelyne Baylet, qui prend la présidence jusqu’en 1995. Son fils, Jean-Michel Baylet, reprendra la direction générale du journal en 1977. Co-créateur du Mouvement des radicaux de gauche avec Robert Fabre (1973) et président du parti radical de gauche, il prendra la succession de sa mère en tant que PDG de La Dépêche en 1995. Maire de Valence d’Agen en 1977, il est élu député du Tarn-et-Garonne en 1978. Il sera également ministre sous le gouvernement de Manuel Valls entre 2016 et 2017. (Interview de Jean-Michel Baylet pour les 150 ans de la Dépêche du Midi)

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Le comité de direction du groupe La Dépêche /Photo DDM

La Dépêche en quelques chiffres

La Dépêche du Midi est le premier journal français à créer des éditions départementales, en 1881. Il  couvre actuellement 10 départements à travers 17 éditions. Le tirage quotidien est d’environ 127 000 exemplaires (chiffre 2019 ACPM).  En 2015, la Dépêche rachète le groupe des journaux du Midi (L’Indépendant, Centre Presse et Midi Libre) pour 15 millions d’euros. Le groupe emploie 1.600 salariés dont 470 journalistes professionnels. Il rassemble environ 11 millions de lecteurs par mois.

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Le groupe La Dépêche.Infographie réalisée sur le site canva à partir des chiffres disponibles sur le site de la Dépêche

Malgré son ancienneté, La Dépêche du midi tente de s’adapter à la perpétuelle évolution du monde des médias. Elle a été parmi les premiers quotidiens régionaux à investir dans ces nouveaux supports, notamment avec son site  internet payant « La Dépêche premium » créé en 2012. Aujourd’hui, le journal comptabilise environ 30 millions de visites mensuelles (chiffres ACPM) sur son site ladepeche.fr. Ce dernier est disponible sur tous les supports (ordinateur et téléphone) via les moteurs de recherche ou l’application du journal. Le lecteur y trouve les informations nationales, celles de son département et celles de sa ville.  Le  journal y est disponible sous une version numérisée. Un live recense également les évènements en temps réel.  L’édition papier reste cependant la principale source de revenus. Comme en témoigne le graphique ci-dessous, les ventes et abonnements (portage) sont les principaux moyens de diffusion du journal. Cette réalité s’explique en partie par la moyenne d’âge des lecteurs assidus qui est autour de 70 ans. 

 


Présentation du lieu du stage – La Dépêche du Tarn

J’ai effectué mon stage de 4 mois dans l’édition départementale du Tarn de La Dépêche du Midi. Elle possède deux antennes : la première est située à Albi (lieu de mon stage), la seconde à Castres.

Les locaux de la Dépêche d'Albi
Les locaux de la Dépêche d’Albi – place du Vigan / Crédits S.L

Les locaux de la rédaction albigeoise sont situés sur la place du Vigan, au coeur du centre-ville. Ils s’étendent sur trois étages : l’accueil au rez-de-chaussée, le pôle journalistique au premier, le pôle publicité au deuxième et les clavistes au troisième.

La rédaction se compose d’un rédacteur en chef, Arnaud Paul (mon maitre de stage), qui est aussi responsable départemental des éditions du Tarn, de 8 journalistes – reporters : Anouk Passelac, Vincent Vidal, Eric Theron, Martine Lecaudey, Jérome Rivet, Patrick Guerrier, Emilie Lauria et Rafik Benbagdad, deux photographes : Marie-Pierre Volle et Emilie Cayre, deux clavistes :  Incarnita Perez et Martine Achard, une secrétaire Isabelle Portal. Le poste de secrétaire de rédaction est quant à lui assuré grâce à un système de roulement entre trois des journalistes. Il faut également ajouter les correspondants locaux, qui alimentent les pages concernant les communes.

Comment est composé un cahier départemental ?

Comme pour toutes les éditions départementales de La Dépêche du Midi, le journal est constitué d’un premier cahier, élaboré au siège toulousain, qui traite les informations nationales, puis d’un second cahier dit « départemental », comme celui produit par la Dépêche du Tarn, où le lecteur retrouve les actualités de son département et des communes proches de chez lui. Le cahier départemental du Tarn, est composé d’une page appelée « 24 heures », dédiée à un sujet départemental, de 2 à 3 pages Albi, qui traitent les sujets relatifs à la ville, de 8 pages « pays », alimentées en grande partie pas les correspondants des communes comme Gaillac, Graulhet ou encore Lavaur et d’une dernière page généralement consacrée aux faits divers et aux affaires jugées aux tribunaux d’Albi et Castres.


Une journée type à la rédaction d’Albi

9h30 Comité de rédaction : Tous les matins, le rédacteur en chef rassemble les journalistes afin de discuter de la composition du journal du lendemain et des sujets en cours. Il distribue les évènements à couvrir durant la journée, qui sont recensés sur un agenda numérique, alimenté par les journalistes et la secrétaire. Les journalistes proposent également des idées d’articles qui sont ajoutées au planning prévisionnel de la semaine.

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Planning prévisionnel

Journée : Suite à cette réunion, les journalistes partent en reportage ou se lancent dans la rédaction des articles. Les photographes accompagnent le ou les journalistes qui ont besoin d’une photo d’illustration pour leur sujet. 

Le secrétaire de rédaction en poste, commence la mise en page du journal sur le logiciel Millémium Editor. Il prend les appels des correspondants, qui lui envoient sur ce même logiciel, leurs articles, pour les pages « pays » relatives aux communes.

« Dépêche News » : Les journalistes Emilie, Anouk et Rafik s’occupent également d’alimenter le site de la Dépêche, en « pulsant » les articles importants sur les réseaux sociaux et en proposant des vidéos pour compléter les articles en ligne. 

Isabelle, la secrétaire, reçoit quant à elle, les appels concernant les évènements qu’elle ajoutera par la suite à l’agenda, les demandes d’abonnements et met en relation les correspondants avec le secrétaire de rédaction. 

17h30 :  Arnaud réunit de nouveau les journalistes pour faire un « point de Une », durant lequel il choisit avec eux, la composition de la une du journal. Les articles sont placés en fonction de leur importance en terme d’actualité. Il s’entretient également par téléphone avec Brian Mendibure, le rédacteur en chef de Castres, pour connaitre les sujets de l’édition castraise, qui partage certaines pages avec Albi. Cette réunion permet aussi de se projeter sur les sujets du lendemain et des jours à venir. 


Mission : Découvrir la réalité d’à côté

« Tu t’en occupes Salomé ? » Une phrase qui a ponctué ces 4 mois de stage et qui annonçait, à peine prononcée, une nouvelle expérience. Les événements locaux, la préparation des fêtes de fin d’année et les commémorations ont été, durant les premiers jours, ma rampe de lancement. La bienveillance de la rédaction a finalement permis l’émergence de l’assurance nécessaire pour produire des articles de « tête de pages ». Partir en reportage, rencontrer les acteurs locaux… découvrir la « réalité d’à côté » si chère à mon rédacteur en chef, telle était ma mission. Puis, le terrain laisse sa place au va-et-vient incessant entre mon carnet de notes et l’écran de mon ordinateur qui attend patiemment les mots. Déchiffrer mes hiéroglyphes penchés, m’interroger sur comment structurer les informations, parfois recueillies à la hâte et enfin écrire cette phrase tant redoutée et très souvent changée en cours de route : l’accroche. Certains jours, il fallait multiplier toutes ses actions, devenues avec le temps un rituel, par 2 ou 3, car les sujets ne manquent pas et ont été pour ma part très variés. Championnat européen de force athlétique, participation de candidats tarnais à l’émission The Voice ou plus récemment le coronavirus (voir annexes), autant d’évènements qui m’ont sortie de ma zone (culturelle) de confort et qui m’ont permis de m’exercer à l’écriture journalistique dans différents formats (reportage, brèves, interview..). J’ai également aidé quelques fois le secrétaire de rédaction pour la relecture du journal, une action essentielle, qui permet à « la réalité d’à côté » de ne pas être dénaturée.

J’ai eu la chance d’être dès le début intégrée à l’équipe. Les journalistes me considéraient comme leur égale, tout en restant à mon écoute. J’ai pu tous les jours participer à l’élaboration du journal, en publiant des articles plus ou moins importants. Ci-dessous un petit échantillon de ce que j’ai pu produire durant ces quatre mois :

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Entretien avec Arnaud Paul

Directeur départemental de la Dépêche du Midi dans le Tarn et rédacteur en chef de la rédaction d’Albi, le journaliste a été le témoin de l’évolution des médias.


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Arnaud Paul anime le débat des municipales pour France Bleu Occitanie

Le bureau est assez classique. Quelques dossiers se mêlent aux anciennes dépêches et les murs ne sont pas décorés, sûrement par manque de temps. En effet, Arnaud Paul occupe cette pièce depuis moins d’un an. Il est devenu responsable des éditions du Tarn en 2019 après avoir quitté l’Ariège où il est resté en poste durant 8 ans. Il a fallu s’adapter à une nouvelle région et une nouvelle rédaction. Un défi relevé par le rédacteur, très attaché à faire perdurer l’héritage de la Dépêche et faire vivre l’actualité locale.

  • Quel a été votre parcours ?

J’ai obtenu une maîtrise d’histoire à l’Université Jean Jaurès à Toulouse en 1992. J’ai commencé à écrire dans le « Journal de Toulouse », qui n’existe plus aujourd’hui, où je traitais l’actualité de la ville. En 1993, j’ai réalité une formation de un an à l’IUT de Bordeaux (actuellement l’IJBA). Je suis devenu par la suite pigiste pour différents médias comme Sud Radio, Le Figaro, Sud Ouest et la Nouvelle République. J’ai travaillé à la Nouvelle République des Pyrénées (région de Tarbes) durant 17 ans, d’abord comme journaliste puis comme rédacteur en chef adjoint. Puis, j’ai intégré en 2011 le groupe la Dépêche du Midi en tant que responsable départemental de l’édition de l’Ariège, j’y suis resté durant 8 ans, et en 2019 je suis devenu responsable des éditions du Tarn. 

  • Quel est le rôle d’un rédacteur en chef dans un journal local ?

En tant que rédacteur en chef, il faut, comme dans tous les journaux, organiser l’édition dont on est responsable, savoir animer une équipe rédactionnelle, essayer de faire fonctionner ensemble les différents acteurs de cette équipe afin d’alimenter au mieux le journal. Dans le cadre de la locale, le rédacteur en chef gère également les correspondants. Je dois aussi représenter le journal à l’extérieur.

« Je suis convaincu que le papier résistera »

  • Qu’est-ce qui le plus intéressant selon vous dans le métier de journaliste, notamment en presse quotidienne régionale ?

(Il réfléchit) Etre journaliste permet selon moi, de se rendre compte de la différence entre la fiction et la réalité, surtout celle qui est près de chez nous. Je pense que c’est ce que je préfère dans notre métier. La locale participe à ce retour au réel. On oublie parfois que l’information existe aussi à côté de nous et qu’elle est souvent à la base de tout. C’est important de faire vivre cette parole là.

  •  La Dépêche est un média ancien qui reste très attaché à la publication papier, comment voyez vous l’évolution du journal dans le contexte numérique ?

Je suis convaincu que le papier résistera. Il deviendra probablement un produit de niche, mais dans les zones rurales, comme en Occitanie, on en aura encore besoin. Mais à terme, le numérique nous fera vivre. La Dépêche du Midi n’a pas encore trouvé la narration adéquate sur le web. On doit arriver à concilier l’héritage du XIXe siècle et le XXIe siècle. On est actuellement un groupe de presse qui édite des journaux, je pense qu’on va progressivement basculer vers de la production d’informations. Mais pour l’instant, il y encore un écart de génération, entre cette évolution et nos lecteurs.

Un journal comme la Dépêche, ce n’est pas une entreprise comme une autre. Il faut réussir à faire perdurer la transmission entre toutes les générations et composer avec les valeurs du journal comme son héritage laïcard, qu’il faut garder à l’esprit.

  • Comment contribuez-vous à cette transition numérique ?

Quand j’ai commencé à la Nouvelle République, il y avait encore les monteurs de pages qui imprimaient puis collaient les articles sur des grandes feuilles pour faire la mise en page. J’ai connu la machine à écrire et les clavistes qui saisissaient dans le système.  Dans ce contexte, j’ai créé le 1er site de la Nouvelle République (Peyragudes). J’avais trouvé un fournisseur local pour héberger le site, sur lequel on avait publié des photos du tournage d’un James bond qui avait eu lieu dans le coin. Cette création m’a valu une brève dans Libération et le Monde : « un média local crée un site internet ». A l’époque, c’était inédit et innovant (rires). Aujourd’hui, la publication sur le web est totalement différente et demande une autre forme de réactivité. A la Dépêche, on essaie de favoriser cette transition, en pulsant le maximum d’articles sur le web accompagnés de vidéos, notamment grâce aux journalistes Dépêche News. On cherche encore le bon format pour une meilleure lisibilité, mais nous sommes sur la bonne voie.

Propos recueillis par Salomé Lemaitre


Reportage : Le premier tour des municipales résiste

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Une du 16 mars 2020 / DDM

En cette fin d’après-midi dominical, la rédaction est en pleine effervescence. Les quelques badauds présents dans la rue de l’Hôtel de ville, s’arrêtent et essayent de capter cette étrange animation. Nous sommes le dimanche 15 mars, premier tour des élections municipales. Cet évènement crucial pour les candidats d’Albi et des communes alentours, l’est aussi pour la Dépêche qui se prépare depuis de nombreuses semaines. Mettre en page les éditions spéciales, vérifier le système informatique dans lequel les correspondants rentreront les résultats de leur commune… Une organisation titanesque, indispensable pour le bon déroulé de la soirée. 

Au rez-de-chaussée, Isabelle prépare les dossiers papiers qui regroupent les feuilles de saisie des résultats, « à utiliser si un correspondant n’a pas réussi à rentrer les résultats dans le système et nous contacte afin qu’on le fasse manuellement. Lors des élections européennes, il y avait eu trop de connexions d’un coup et le serveur avait planté » explique la secrétaire. Au premier étage, les journalistes récapitulent une dernière fois l’organisation : Rafik ira recueillir à la préfecture les résultats des communes sans correspondants, Emilie devra réaliser des vidéos d’ambiance au sein des bureaux de votes et récupèrera les résultats d’Albi à la mairie, Patrick, Vincent et Arnaud écriront des papiers d’analyses, Anouk publiera les résultats sur le web. Pour ma part, je devrais répondre aux correspondants pour saisir si besoin les résultats sur papier. Martine et Incarnita, les clavistes, ont quant à elles un rôle capital, celui de saisir et vérifier les résultats qui remontent dans le serveur. Pas de quoi déstabiliser les deux amies qui travaillent depuis l’âge de 20 ans à la rédaction. « On en a vu passer des municipales » sourit Martine. Celles de 2020 ont cependant une saveur particulière, car ce sont les dernières auxquelles elles participeront avant de partir à la retraite.

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Les dossiers regroupant les feuilles de saisie / S.L

Mais une ombre plane sur cette soirée. Sa présence se faisait déjà sentir depuis quelques jours : le coronavirus. Ce dernier prend de plus en plus de place dans le paysage français. Le premier tour des élections, qui a été malgré tout maintenu par le gouvernement, a suscité de nombreux débats dans les médias.  Pour autant, le futur reste très incertain concernant le second tour. Une incertitude qui est ce soir sur toutes les lèvres :  « Tu penses qu’il sera maintenu ? » demande Arnaud à Vincent. « Comment cela se passe si tout est annulé ? le premier tour est factice ? » questionne à son tour Isabelle, qui voit déjà toute son organisation partir en fumée. Les impacts sont déjà nombreux : la campagne et les rassemblements organisés par les candidats ont été écourtés, et les soirées aux quartiers généraux annulées. Une bien triste ambiance, qui se ressent jusque sur le plateau de France 2, allumé dans le bureau. Il faut cependant rester concentrés. Les résultats devront, quoi qu’il en soit, impérativement sortir demain.

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Le serveur des municipales / S.L

Chacun d’entre nous se met à son poste. A mon bureau, les coups de fil sont rares, preuve que le serveur fonctionne bien. Je profite de ces temps morts pour aider Isabelle à répertorier les communes pour lesquelles les résultats sont déjà tombés. Je les monte par la suite au 3e étage où Martine et Incarnita vérifieront la saisie. En milieu de soirée, les résultats, qui arrivaient au début au compte-gouttes, se mettent subitement à s’enchainer. Je reçois un appel : nombre d’inscrits, votants, nombre de blancs, nombre d’exprimés, d’élus, tout y est. Je m’empresse de faire parvenir les informations aux clavistes. Vincent et Patrick tentent, quant à eux, de recueillir les premières impressions. Là encore, le coronavirus est vivace et inquiète les candidats qui n’osent pas se projeter.

A 23H, une petite commune de 200 habitants fait de la résistance et nous empêche de boucler le tableau. On s’occupe en commentant les résultats d’Albi qui sont tombés un peu plut tôt. Pas de réelle surprise, la maire sortante reste en tête. Certaines anecdotes des anciennes municipales s’ajoutent à la discussion. « Une fois on avait eu un truc hallucinant, commence Vincent, un maire avait braqué les bulletins et s’était enfermé chez lui. Nous on attendait pour finaliser le journal. On appelle et on tombe sur la police qui nous dit « Ne vous inquiétez pas les résultats arrivent ». Rafik, essoufflé mais soulagé, revient finalement de la préfecture avec les résultats tant attendus. Il est 00h00, l’édition peut être envoyée à l’impression. Le second tour ? On verra bien !

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Résultats publiés dans le journal / DDM
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Résultats Occitanie / DDM

Annexes

Vous trouverez ci-dessous les principaux articles que j’ai pu produire durant ces 4 mois. Certains sont accompagnés d’une petite description qui permet de les contextualiser.

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Cet article est, sans hésitation, mon préféré. J’ai pu suivre l’équipe de restauration au sein des « entrailles » de l’orgue. J’ai découvert une véritable fourmilière où des passionnés s’activent afin de redonner un second souffle à un instrument qui fait partie du patrimoine albigeois. J’ai également participé au montage de la vidéo qui accompagne le reportage. Lien article et vidéo  / vidéo


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Pour cet article, j’ai dû composer avec certaines exigences de TF1 concernant les clauses de confidentialité.  « La Rafa Mia », joyeux trio familial, ne devait pas dévoiler à l’avance certains détails du show, enregistré bien avant sa diffusion. L’article devait pas la suite être validé par ITV production.

J’ai pu également réaliser une vidéo avec Benoit Donnadieu (journaliste de la Dépêche), pour illustrer le portrait. Ce dernier a eu un réel succès sur les réseaux sociaux et fait partie des articles les plus likés et partagés sur la page Facebook de la Dépêche du Tarn. La vidéo a quant à elle était reprise dans un article de la Dépêche toulousaine.


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Dans le cadre des élections municipales, la Dépêche du Midi organisait en partenariat avec la radio 100%, un évènement intitulé « Si j’étais maire ». Il avait pour objectif de donner la possibilité aux habitants de se mettre dans la peau d’un maire afin de proposer des mesures pour faire évoluer la politique de leur ville. J’ai pu grâce à cette expérience, aller à la rencontre des Albigeois mais aussi retrouver l’univers de la radio que j’avais particulièrement apprécié lors de l’atelier école. (Petit bonus : je suis devenue mannequin). Lien de l’article / Lien vers vidéo 100%


Au plus près des forains. Dans le Tarn, le début d’année est chargé en festivités. Ce fût pour moi l’occasion d’écrire des annonces, programmes et papiers d’ambiance autour du Carnaval d’Albi et du Festival des Lanternes gaillacois.

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Journaliste sportive en herbe. Lorsque mon rédacteur en chef m’a demandé de couvrir le championnat d’Europe master de force athlétique, j’avoue avoir été un peu perplexe. Mes connaissances dans le domaine étaient inexistantes.  Pourtant, à mon arrivée sur le lieu de la compétition, j’ai pu apprécier un univers où le seul mot d’ordre est le dépassement de soi. J’ai rencontré des athlètes exceptionnels comme Tatiana, championne européenne âgée de 75 ans, originaire de Russie, qui soulève avec une incroyable facilité plus de 100 kg. Je me suis finalement prise au jeu de la force et j’ai vraiment apprécié cette semaine de championnat. Autre article : Les poids lourds de la force

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J’ai pu également mettre à l’honneur le « roller derby » à travers l’équipe albigeoise des « Bloody Patchol ». Ce sport de contact prend de plus en plus d’ampleur notamment chez les femmes et porte, depuis sa création, de nombreuses valeurs qui sont plus que jamais actuelles.

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La crise du Covid-19. Le coronavirus est finalement arrivé jusque dans le Tarn. Les rédactions n’ont pas pu y échapper,  la Dépêche albigeoise ne fait pas exception. Mon premier article « coronovirus » était consacré à l’hôpital d’Albi et son organisation pour faire face à l’épidémie. J’ai dû maintes fois remanier ce reportage avant sa publication, car l’organisation hospitalière est dépendante des communications de l’ARS (Agence régionale de Santé), qui étaient sans cesse mises à jour (article ci-dessous)

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Les mesures pour faire face à cette vague du covid, se sont finalement étendues, nous obligeant à recenser les évènements reportés, les structures fermées et les impacts sur l’économie albigeoise.  C’est dans ce contexte que j’ai co-écrit cet article sur le tourisme avec mon rédacteur en chef Arnaud Paul.

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Confinement oblige, j’ai dû par la suite produire des articles depuis mon domicile. Un exercice difficile mais porté par une grande satisfaction : permettre au journal de traverser cette crise.

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Autres articles :

Seconde distribution pour les « mères Noël » albigeoises

Projet Hope

Activité touristique à la hausse – fin d’année

Portrait d’une chocolatière

Festival: Semaine du son

6 Albigeoises au Laponie Trophy

Soldes tout est prêt 

Interview président de l’association de pêche

Interview carnettiste 

Initiative étudiante pour l’écologie

Présentation association skateboard

Initiatives lycéennes

Récompenses médailles du travail – Hôpital

Présentation des chars du Carnaval

L’Université forme à l’administration territoriale

Hommage aux soldats tombés en Afrique

2e édition du salon de l’étudiant

Festival Angoulême – Sébastien Goethals récompensé

Tribunal : Il tente d’échapper aux policiers

(Tous les graphiques de ce rapport ont été réalisés grâce au site Canva.fr)


Remerciements

Je tiens à remercier chaleureusement la rédaction de la Dépêche d’Albi qui m’a accueillie. Je remercie particulièrement Arnaud, qui m’a fait confiance durant ces quatre mois, et qui a grandement participé à ma progression. Je remercie également tous les journalistes, Emilie, Anouk, Martine, Rafik, Vincent, Patrick, Benoit, Eric, Jérome et les photographes Emilie et Marie-Pierre, qui ont pris de leur temps pour répondre à mes questions et qui ont été d’une extrême gentillesse. Je remercie par la même occasion Isabelle, pour sa bienveillance, ainsi que Martine et Incarnita pour leur bonne humeur et leur prévenance.

Ce stage a été pour moi l’occasion de découvrir le journal local, et m’a énormément appris que ce soit du point de vue journalistique ou personnel. J’espère avoir la chance de retravailler un jour avec cette même équipe qui fait vivre la liberté de parole au coeur de notre département.


 

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