SERIE

Modern love – John Carney

Modern love est une rubrique du New-York Times lancée en 2004. Journalistes, auteurs ou inconnus racontent au sein de cet espace de papier leur histoire d’amour.  Depuis sa création la rubrique a accueilli plus de 800 récits. Déclinée en podcast en 2016, elle est aujourd’hui adaptée en série par Amazon Prime Vidéo. Huit articles ont été sélectionnés pour constituer les épisodes.


Romance new-yorkaise 

Le décor new-yorkais de ces chroniques est idyllique. On retrouve tous les incontournables de la comédie romantique tels que les rencontres au coffee shop du coin de la rue, les ballades au parc ou encore les belles demeures américaines. Ces lieux favorisent les échanges autour de la thématique de l’Amour. Délaissé ou inexploré, platonique ou éternel, le sentiment amoureux se révèle multiple et suscite de nombreuses réflexions.

Dès le premier épisode, l’univers poétique de la série nous étreint. When the Doorman is your main man (Quand le portier est votre meilleur ami) raconte l’histoire d’amitié touchante entre Maggie, jeune critique littéraire, et Guzmin, le portier de son immeuble.  Cette très belle introduction est portée par un duo de protagonistes attendrissant. La relation quasi paternelle qu’entretient Maggie avec Guzmin a quelque chose de romanesque. L’amour entre les personnages s’exprime avec retenue, ce qui le rend sincère et touchant. 

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L’amour se conjugue au présent

Pour autant, cette ambiance un peu mièvre ne porte aucun préjudice à la série. Derrière l’apparente légèreté de l’ensemble, se cache en effet la modernité qui donne son nom à cette création. Les sujets traités sont bien ancrés dans le présent :

Le deuxième épisode met en scène un jeune créateur d’une application de rencontres, qui se confie auprès d’une journaliste sur sa rupture. L’intrigue met en contraste l’amour inoubliable qui bouleverse une vie, avec les systèmes algorithmiques qui provoquent les rencontres aujourd’hui.

« Take me as I am, whoever I am » (Prenez-moi comme je suis, qui que je sois), troisième histoire de cette anthologie a pour sujet la bipolarité. Lexi, jouée par l’incroyable Anne Hathaway, est atteinte par cette maladie, qu’elle cache au reste du monde. Cette double personnalité rend presque impossible les rencontres amoureuses. La jeune femme est tiraillée entre les moments d’euphorie, où elle évolue dans une comédie musicale et les moments où elle s’enfonce dans la dépression. La mise en scène de John Carney illustre à la perfection cette dualité.

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La série met également en lumière les difficultés rencontrées par un couple d’homosexuels pour devenir parents (« Hers was a world of on »). Le scénario montre les différentes étapes de cette quête : la décision du moyen de conception, le bloc de papiers administratifs, les refus à répétition puis enfin la rencontre avec la mère porteuse. C’est sur la relation avec cette dernière que se concentre l’épisode. Cette future maman est une jeune sdf, libre et indépendante, aux antipodes de la vie rangée et confortable du couple de futurs papa. Ils vont devoir pourtant s’accorder afin de préparer l’arrivée du bébé.

Beaucoup d’autres sujets sont abordés. Chaque histoire résonne avec une problématique actuelle. Cette parfaite harmonie entre modernité et romance fait de Modern love une belle réussite. Ode à l’Amour dans toutes ces nuances, elle prend le contre-pied des réalisations actuelles plus sombres. Elle redonne au sentiment universel sa place centrale dans un monde qui tend parfois à l’envoyer sur les roses.

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