FILM, SERIE

« Désenchantée » : inégale mais prometteuse.

Les fans des Simpsons et de Futurama l’attendaient avec impatience : la nouvelle série de Matt Groening est enfin disponible sur Netflix ! 

Bien que je ne sois pas une grande amatrice de son univers, la bande-annonce de « Désenchantée » m’a rapidement convaincue de pousser les portes de Dreamland. Ce nouveau « dessin animé pour adultes » s’inscrit dans un paysage déjà assez chargé : Bojack Horseman, Adventure Time…  et était marqué d’une certaine attente pour les plus connaisseurs. Pour ma part je n’attendais rien en particulier,  hormis une bonne dose de rire et de loufoque.


Le speech : Bean, princesse du royaume de Dreamland est tout sauf conventionnelle. Portée sur la boisson et en constante rébellion contre l’autorité de son père, le roi, cette dernière s’enfuit le jour de son mariage (après avoir accidentellement tué son soupirant). Accompagnée d’un elfe nommé Elfo, naïf à souhait, et de son démon personnel Luci qui ne cherche qu’à la pousser au vice, Bean va vivre des aventures des plus rocambolesques. 

D’un point de vue esthétique cette série est attrayante : coloré et dynamique l’univers de Dreamland est abouti. Savant mélange de conte de fée, d’univers médiéval et de monde moderne, il remplit son rôle caricatural et comique. 

Du côté des personnages : le trio Bean, Elfo et Luci est attachant (ce qui me manquait peut-être dans les Simpsons) et innovant par la place centrale d’une femme, qui plus est dans l’univers des séries satiriques. 

« You screwed up as a Princess , you screwed up as a nun. Those are the only two girls things i know. » [Zog]

Bean incarne une lutte contre la société patriarcale et autocratique de Dreamland incarné par son père le roi Zog. Rebelle, délurée et passablement alcoolisée, elle se détache du stéréotype classique de la princesse et devient un étendard de l’émancipation féminine. Elle part en quête de son indépendance et cherche sa place au sein du royaume.

Elfo, le gentil elfe des bois qui veut connaître le monde et la méchanceté participe grandement au comique par son décalage. Il n’est pas sans rappeler le personnage de Candide dans le roman éponyme de Voltaire, notamment dans le premier épisode lorsque ce dernier se retrouve au milieu d’une guerre entre des nains et des trolls : « Well, I like war but I wouldn’t say I love it. »  Son pendant Luci, le démon personnel de Bean, est quant à lui d’une délicieuse cruauté, laquelle contraste avec son apparence de chat.

Cependant, la succession rapide des événements et des répliques peut parfois prendre le dessus, au détriment de l’approfondissement de l’intrigue et des héros, bien que les derniers épisodes développent la quête centrale et le personnage d’Elfo.


Mais est ce que c’est drôle au moins? 

Oui « Désenchantée » est drôle. Un humour potache, très second degré, cynique mais néanmoins fluctuant. Certains moments sont parfois lourds ou passent à côté de l’effet comique escompté. Mais des pépites restent malgré tout présentes [mention spéciale pour les « pauvres paysans » dans l’épisode 1].  A cela s’ajoutent, des réflexions plus profondes et actuelles comme le « body positivisme » et la différence, notamment incarnées par la géante Tess dans l’épisode 7.  [génialissime !]

On regarde ? 

La saison 1 est selon moi prometteuse et laisse de nombreuses possibilités pour la prochaine saison, qui permettra, je pense, à « Désenchantée » de trouver son rythme de croisière, notamment en développant un peu plus ses personnages. En seulement 10 épisodes, la nouvelle série de Matt Groening reste néanmoins très bien menée et agréable. Les derniers épisodes présagent une saison 2 riche en rebondissements. Parfaite pour maintenir l’enchantement des vacances d’été !


 

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